du 27 avril 2019 – 3 novembre 2019 aux Musées des Beaux Arts de Rennes, avec Guillaume Kazerouni, commissaire de l’exposition & Vincent-Michaël Vallet, artiste invité, diplômé de l’École Européenne Supérieure d’Art de Bretagne (EESAB) en 2017.
Co-errance
À première vue, l’occupation de Vincent-Michaël Vallet génère un éparpillement d’objets ludiques et disparates, tirés d’un imaginaire toujours déjà enfantin et d’un rapport naïf au monde. Dans cette constellation, qu’y lire ? Errance, plus qu’égarement, là où l’erre désigne l’élan acquis qui pousse dans une direction ; lancée qui atteint à un sens. La co-errance consonne alors comme seul lot de savoir possible.
Contre toute attente, il y aurait de la cohérence dans l’errance. Est-ce à dire que toute errance est déterminée ? Encore faut-il accepter de se mettre à l'(h)auteur de l’enfant, et de la plus sérieuse des questions, « Pourquoi ?« . Auteur de vue. Pour autant, l’artiste ne joue pas à l’enfant. Cet enfant qui, dans sa liberté de production et son autorité, est artiste par excellence. Prélude. Consentir au déplacement qui conduit du lieu du sens commun et tranquille de l’adulte, celui qui croit savoir, vers la proposition de la dissidence. Co-errer avec, être disposé à se laisser glisser vers une forme d’éloge du balbutiement, de la potentialité de l’ébauche et de l’étonnement comme éthique de celui qui se met à l’heure de l’école de l’enfant.
Vincent-Michaël Vallet, avec cette nouvelle proposition, poursuit sa geste artistique en proposant un parcours dans les collections de peintures du musée des Beaux-Arts de Rennes. Retrouverait-on ici ce verbe enfantin, buissonner ? Buissonner, soit, comme l’indique Frédéric Emprou (Portrait de l’artiste en buissonnier, Revue 303, n°141, 2016, p.72), partir à l’aventure ou prendre un chemin de travers(e). Au cours de déplacements entre les salles, on y découvre peintures, sculptures, collages, compositions ; déambulations et rencontres qui proposent une autre lecture de ce qui fait l’habitus du musée…