SAINT-BRIEUC (14/12/2024)
Ateliers de clinique analytique : Pulsion de mort, répétition, jouissance

Les Ateliers de clinique analytique accueillent le 14 décembre, Phoebé Liberge, Sur la répétition.

ARGUMENT de l’année : 

« Le moi  n’est pas maître dans sa propre maison1 ». La pulsion de mort est paradigmatique de cette avancée. C’est un franchissement dans l’étude du psychisme humain, Freud a osé ouvrir la voie à la prise en compte de « ce quelque chose dessous2 » à l’œuvre pour chacun.
C’est par le phénomène de répétition que Freud a d’abord isolé la pulsion de mort, en 1920, dans son texte Au-delà du principe de plaisir. Il fait l’hypothèse de l’existence d’une pulsion de mort et il en dévoile la suprématie sur le principe de plaisir. Cette pulsion vient nous indiquer « que nous aimons ce que nous n’aimons pas » comme l’épingle Philippe Madet3.
De quoi s’origine la pulsion de mort, spécificité du parlêtre ?
Il nous faudra ainsi revenir à ce que la pulsion doit au signifiant, marque originaire par laquelle la pulsion de vie n’est pas seule à prendre droit de citer, « parce que le signifiant comme tel, a, en barrant le sujet par première intention, fait entrer en lui le sens de la mort4 ».
La pulsion réside dans l’intrication de la jouissance et du signifiant. Cette réalité de l’inconscient expose le sujet au paradoxe de la jouissance. Si Lacan dit la pulsion de mort « volonté de destruction directe » et puissante « mise en cause de tout ce qui existe », il l’avance également comme « sublimation créationniste5 ».
Par quelle logique le beau et le bien viennent-ils faire barrière à la destructivité radicale que la répétition vise ?
En 1970, Lacan qualifie la pulsion de mort de « jouissance ruineuse ». Qu’elle prenne le dessus et c’est à en perdre la vie ; la clinique des addictions nous renseigne bien là-dessus et pourtant, en 2024, un fond de dotation, en collaboration avec une société d’assurance propose aux associations accueillant des sujets addicts d’obtenir des financements sur la thématique « génération zéro addiction ». Comme une volonté de supprimer la pulsion de mort, la faire disparaître du paysage, ignorant l’inconscient et la jouissance.
Cette année de travail sera donc l’occasion de revenir sur « l’option lacanienne6 » qui prend en compte ce qui se répète, ce réel auquel a affaire le sujet : « ce qui dans la vie peut préférer la mort7 »
Ainsi, en prenant appui sur des textes de Freud et/ou de Lacan, nous proposons cette année 5 ateliers grâce auxquels nous approcherons de plus près ces questions et ce à partir d’un angle, d’un texte et d’une question choisis par chacun des intervenants.
G.Lesvenan et S.Garnier-Maleuvre
1- FREUD S., Une Difficulté de la psychanalyse (1917), dans Essais de psychanalyse appliquée, Paris, Gallimard, 1952
2- LACAN J., Le Séminaire Livre XVII, L’envers de la psychanalyse, Paris, Seuil, [1969-1970] 1991, p.58
3- MADET P., Une expérience du contraire L’analyse, Paris, Editions Nouvelles du Champ Lacanien, 2023, p.49
4- LACAN J., « Position de l’inconscient », dans Ecrits, Paris, Seuil, 1966, p.848
5- LACAN J., Le Séminaire Livre VII, L’éthique de la psychanalyse, Paris, Seuil, [1959-1960], 1986, p.251
6- LACAN J., Le Séminaire Livre XVII, L’Envers de la psychanalyse, Paris, Seuil, [1969-1970] 1991, p.52
7- SOLER C., Les symptômes de transfert, cours 1999 des Collèges cliniques de Paris, édition et diffusion F. Ancibure et M. Bosch
8- LACAN J., Le Séminaire Livre VII, L’éthique de la psychanalyse, Paris, Seuil, [1959-1960], 1986, p. 124

 

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  • Date(s) : 14/12/2024
  • Horaires : 14h30 - 17h00
  • Lieu : Caramel et Compagnie 3 Bd Carnot SAINT-BRIEUC