« L’analyste n’est pas hors monde, hors sol, mais l’analyste tutoie l’exil, la solitude, le réel, de savoir et de ne point pouvoir partager ce savoir. »
Le cadre est posé, il ne s’agira pas de la compilation d’un savoir constitué sur l’analyse qu’il n’y a pas. Mais pour Albert Nguyên de refaire le chemin, « mineur » d’humanité, d’une pratique interrogée jusqu’au terme de la cure, là où émerge le trait de jouissance qui sert la vie pour chaque Un.
Écriture résolue d’un travail analytique où l’intime livre la clé du dehors.
L’humanisation n’est pas l’apprentissage d’une morale mais l’avènement du plus singulier. Et l’impudence du dire n’est pas l’impudeur car lalangue n’est pas conforme.
Lalangue émerge en brisant la chaîne du discours, pour autant qu’il y a l’interprétation de l’analyste. Albert Nguyên nous en donne plusieurs exemples précieux. L’interprétation qui a défait la croyance pour un homme en un rapport sexuel, celle qui fera cesser pour une femme la haine de la différence.
Une autre interprétation de l’analyste répondant, déchire la carapace des mots répétés et abusés pour faire place au neuf, à l’envol du dire dans la surprise d’un effet poème. Une surprise pour l’analysante elle-même, l’analyste qui en témoigne et pour nous lecteurs.
Ainsi ce livre témoigne du transfert à l’analyse, de sa valeur d’humanité dans notre monde contemporain, de sa visée effective, celle de convoquer les essentiels de la vie par la voie des mots.